Notre ancêtre Jacques Billaudeau
Selon les recherches en cours, Jacques Billaudeau serait né vers 1627 et 1632 à Pioussay, au Poitou, Deux-Sèvres 79 de France d’aujourd’hui. Il a déclaré lors de sa confirmation à Château Richer venir du diocèse de Poitiers.
Arrivée en Nouvelle-France (CANADA)
Le 23 juin 1652, arrive à Québec, la chaloupe du premier navire venu de France, commandé par maître Jean Poitel, lequel navire échoua à l’Île aux Coudres. Le premier juillet suivant, arrive de ce premier navire, monsieur de Charny et les hommes. Parmi ces hommes, qu’on ne nomme pas, se trouvait peut-être notre ancêtre Jacques Billaudeau. Ce qui est certain, c’est que la famille de monsieur de Charny était d’ascendance poitevine tout comme notre ancêtre.
Charles de Lauzon, Chevalier Seigneur de Charny, grand maître des eaux et des forêts, reçoit de son père Jean, gouverneur de la Nouvelle France, le 24 juillet 1652, la concession la plus importante faite à l’Île d’Orléans. Le fief de Charny et Lyrec, comprenant toute la partie nord de l’Île que l’on appelle aujourd’hui les paroisses de Sainte-Famille et de Saint Pierre. Charles serait né vers 1629 (il avait environ le même âge que notre ancêtre, Jacques, soit 24 ou 25 ans.)
Premières années de Jacques Billaudeau au Canada
Le mariage de Jacques Billaudeau et Geneviève Longchamp en 1654.
Voici le texte officiel du mariage retracé dans le registre de l’église Notre-Dame de Québec.
« Le vingt huitième octobre 1654, après publication faite de deux bans, le 18 et 25 octobre et dispensé du 3e, ne s’étant trouvé aucun empêchement, le révérend père Ragueneau, ayant pouvoir à interroger Jacques Billaudeau, fils de défunt Pierre Billaudeau et de Jeanne Fleurie, et Geneviève Longchamp, fille de Pierre Longchamp et de Marie des Antes, Lesquels ayant donné leur mutuel consentement par paroles de présent, il a solennellement mariés en la maison du Sieur La Ferté en présence de témoins connus, le Sieur Giffard, le Sieur de Charny, le Sieur de la Ferté et autres. »
Le mariage de Jacques Billaudeau et Geneviève Longchamp n’a pas eu lieu dans l’église Notre-Dame du Bon Secours à Québec même si le mariage est inscrit dans le registre paroissial. C’est dans la maison du Sieur Juchereau de La Ferté que la cérémonie eu lieu en présence des témoins Juchereau de La Ferté, du Sieur Robert Giffard (beau-père de Juchereau et gendre de Louis Hébert), Charles de Lauzon, Sieur de Charny et autres personnes.
Acte de mariage de Jacques Billaudeau et de Geneviève Longchamp Note : En cliquant sur l’image de l’acte, elle s’ouvrira dans un nouvel onglet.
Le 2 avril 1656, Charles de Lauzon, seigneur de Charny, concède quatorze concessions dans l’Île d’Orléans, dont une à Jacques Billaudeau, ce lot 29 a quatre arpents de front sur le fleuve par soixante et douze arpents de profondeur. L’habitation que Jacques Billaudeau occupe à cette époque est la dernière du côté ouest.
Au recensement de 1666, Jacques est recensé deux fois. À la première mention, il est le ménage numéro 40 et son nom est écrit Jaques Billondeau. À la deuxième mention, il est le ménage numéro 90 et son nom est écrit Jacques Billaudeau. Le recenseur semble être revenu deux fois.
Voici le texte de 1666 :
« Jacques Billaudeau, 30, habitant; Geneviève Longchamp, 29 sa femme; Jacques, 9; Louise 8; Jean, 7; Antoine, 6; Simon, 3; Gabriel, 2; Jean Le Vasseur (Levasseur), 20, domestique engagé; Claude Masson, 18, boulanger, domestique engagé. »
Le recensement de 1667 précise que Jacques Billaudeau a 35 ans et Geneviève Longchamp 28 ans, avec leurs six enfants. Ils ont des bestiaux et vingt-cinq arpents mis en valeur. À cette époque, deux domestiques prêtent main-forte au pionnier Billaudeau qui en a sans doute grand besoin. Il s’agit de Jean LeVasseur et de Claude Febvre (Lefebvre).
Les Billaudeau seront de nouveau recensés en 1681, toujours sur l’Île d’Orléans qui porte aussi le nom de Comté de Saint-Laurent. On y écrit que les enfants sont toujours au foyer paternel même si Jean a 29 ans1, Antoine, 22 ans, Simon, 18 ans, Gabriel, 17 ans. Il y a encore deux domestiques : Maturin Labrèque, 17 ans, et un enfant de 9 ans prénommé Robert. La famille possède un fusil, 30 bêtes à cornes et exploite à présent 40 arpents de terre.
Le 18 juillet 1677, l’ancêtre est encore à Québec, cette fois-ci au parloir du monastère de l’Hôtel-Dieu de la Miséricorde de Jésus. Il est accompagné de son fils Jean, alors âgé de 9 ans.2 Jean et d’Antoine, ils vont se voir attribuer chacun une terre sur l’Île d’Orléans. Ces concessions ayant front sur le fleuve ont trois arpents de largeur avec profondeur atteignant le centre de l’Île. Les terres sont contiguës.
Cliquez sur ces documents pour voir l’un ou l’autre des recensements :
Près de quatre années plus tard, soit le 27 février 1681, Jacques Billaudeau acquiert de Jean Prémont une autre terre de trois arpents de front, dans la seigneurie voisine de Saint-François, du côté sud du fleuve, entre la propriété de son fils Jean et celle de Claude Lefebvre son ancien serviteur. Ladite terre avait été concédée par les Hospitalières à François Daneau en 1675, et c’est finalement Simon, le plus jeune fils de Jacques qui en héritera.
Les enfants de Jacques et Geneviève
Il semble que tous les enfants du couple sont nés à l’Île d’Orléans entre 1656 et 1664. On retrouve à Québec l’acte de baptême de Jacques en 1656 et à Château Richer l’acte de baptême de Simon en 1662 ; pour les autres, il faut se fier à l’âge approximatif mentionné dans les divers recensements. Les fils Jean (vers 1658) et Antoine (1660) ont une descendance. Simon a une descendance, seulement par ses filles. Gabriel (vers 1664) a vu sa lignée s’éteindre avec les années. Et on ne sait pas ce qu’il est advenu de Louise (vers 1657). Les généalogistes Godbout et Jetté en mentionnent sept, tandis que Léon Roy se contente de cinq. Il y en eut au moins six : les recensements de 1666 et 1667 s’accordent là-dessus ; l’existence des cinq fils est incontestable ; celle de l’une des deux Louise est moins sûre.
1. Cette Louise serait la fille aînée. On lui donne huit ans sur la première mention du recensement de 1666 et dix mois sur la seconde mention (il faudrait lire dix ans). En 1667 elle reprend son droit d’aînesse, avec ses onze ans. Elle a été marraine d’un François Halaire lors de son baptême le 23 juin 1667 à Ste-Famille. On ignore tout d’elle, même ce qu’elle est devenue. Elle n’est pas mentionnée en 1681.
2. Jacques, né le 24, ondoyé le 25 décembre 1656 et baptisé le 31 décembre 1657 ; inhumé à Montréal le 27 août 1713. Il avait 57 ans. Son nom paraît aux recensements 1666 et 1667. Il est ignoré en 1681. Peut-être courait-il les bois cette année-là! On ne lui connait pas de mariage.
3. Jean, né à Sainte-Famille vers 1658 et inhumé à Saint-François le 3 septembre 1699. Marié à Sainte-Famille le 26 octobre 1682 et un contrat devant le notaire Vachon le 31 août 1682 à Élisabeth Lehoux (1665-1683), fille de Jean et d’Élisabeth Drugeon ; remarié au même endroit le 20 novembre 1684 (contrat Vachon le 21 octobre) à Marie Jahan dit Laviolette (1667-1719), fille de Jacques et Marie Ferra. Ils eurent 4 fils et 3 filles. Cette famille était établie à Saint-François.
4. Antoine, né vers 1660, décédé le 30 novembre 1732 et inhumé le 01 décembre 1732 à St-François. Il se marie le 13 novembre 1685 à Ste-Famille (contrat du notaire Vachon, le 23 octobre 1685) avec Geneviève Turcot, fille d’Abel et de Marie Giraud. Ils eurent 11 enfants dont 5 fils et 6 filles.
5. Simon, né le 1er mai 1662. Il a été baptisé le 5 mai 1662 à Château-Richer. Il est décédé le 25 novembre 1742 et inhumé le lendemain. Il se marie le 6 juin 1689 à Ste-Famille (contrat du notaire Vachon, 22 avril 1689) avec Anne Turcot (soeur de Geneviève Turcot, ci-haut mentionné) Ils eurent 10 enfants, dont 2 fils et 8 filles. Comme mentionné plus haut, Simon a seulement eu une descendance par les filles.
6. Gabriel est né vers 1664. Il est décédé le 6 janvier 1685 à l’Île d’Orléans et inhumé le même jour à Ste-Famille, Île d’Orléans. Sur son acte de sépulture, l’âge indiqué à son décès est de 20 ans. Il n’a pas eu de descendance.
Note : Pour des informations supplémentaires sur la descendance de notre ancêtre, Jacques, vous pouvez consulter notre page Générations branchées.
Un péché mignon
Notre ancêtre a un péché mignon : il aime chasser et pêcher. Cela le distrait des travaux de la ferme et du défrichement, qu’il confie volontiers à des domestiques. Cela lui procure aussi un petit revenu d’appoint fort apprécié. Devant le notaire Gilles Rageot, le 20 octobre 1681, Jacques Billaudeau forme une société avec Jean Langlois et Antoine Caddé, bourgeois de Québec, pour pêcher et chasser dans la seigneurie de la rivière de la Madeleine, territoire que Caddé avait obtenu de Frontenac le 31 mai 1679. Le seigneur avait demandé à Langlois et Billaudeau de s’acheter ou de se construire une barque convenable pour les fins de leur périple, moyennant quoi il leur paierait à chacun la somme de dix livres par année. Toutefois, un jugement du Conseil Souverain daté du lundi 23 décembre 1686 nous apprend que des difficultés sont survenues dans cette association.
Les dernières années de Jacques et Geneviève
À l’orée du 18e siècle, Jacques et Geneviève savent qu’il ne leur reste plus beaucoup d’années à vivre. Ils décident donc de donner à leur fils Simon et Antoine les quatre arpents concédés à Sainte-Famille, en 1656 par Charles de Lauzon-Charny. L’acte de donation est signé par le notaire Étienne Jacob le 7 août 1708. C’est le dernier document qui mentionne le nom de Jacques Billaudeau de son vivant. D’après Léon Roy dans le livre de la cité, page 160, les époux Billaudeau vivaient alors probablement chez leur fils Simon, à Saint-François. C’est d’ailleurs dans cette paroisse qu’ils seront inhumés tous les deux : lui, le 8 février 1712 âgé de près de 84 ans ; elle, le 28 mars 1718, à l’âge de 88 ans, dit l’acte de sépulture. Elle s’était éteinte la veille. Quelques mois après le décès de Jacques, Geneviève avait réglé quelques affaires familiales chez le notaire Chambalon. Voir les actes du notaire des 2 et 7 octobre 1712. Geneviève l’épouse de Jacques Bilodeau aura survécu à son époux et à tous ses enfants et leurs conjointes ou conjoints, sauf Antoine décédé en 1732 et Simon en 1742. Selon les registres de la paroisse, les ancêtres Jacques et Geneviève ainsi que leurs fils Jean, Antoine et Simon sont tous inhumés dans le cimetière à côté de l’église paroissiale de Saint-François.
Note : Le parc des Ancêtres situé tout à côté de l’église de la paroisse de Sainte-Famille est également tout près de la première concession accordée à Jacques Billaudeau le 2 avril 1656.
Sources : Livre Nos Ancêtres, vol. 13 et résumé des recherches de Danièle Billaudeau et André Bilodeau)
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1 À notre avis, l’âge de Jean inscrit sur le recensement de 1681 ne serait pas de 29 ans, car il serait né avant le mariage de ses parents Jacques Bilodeau et Geneviève Longchamp. Sur l’acte de son premier mariage en 1682, son âge indiqué est de 24 ans et sur celui de son deuxième mariage en 1684, son âge mentionné est de 27 ans. À la consultation de ces différents documents, en 1681 l’âge de Jean serait d’environ 23-24 ans.
Cliquez sur les documents suivants pour voir les actes de mariage de Jean Bilodeau
- Premier mariage de Jean Bilodeau en 1682, Ste-Famille, Île d’Orléans, Québec – Acte au greffe de Québec – Acte au registre du presbytère
- Deuxième mariage de Jean Bilodeau en 1684, Ste-Famille, Île d’Orléans, Québec – Acte au greffe de Québec – Acte au registre du presbytère
2 Comme l’âge de Jean mentionné au recensement de 1666 est de 7 ans et son âge mentionné au recensement de 1667 est de 9 ans, son âge le 18 juillet 1677 serait plutôt autour de 19 ans.
